L’approche sur la figure urbaine commence d’abord par une lecture sensible du quartier, une recherche phénoménologique qui s’intéresse aux choses pour ce qu’elles sont et les relations qui existent entre elles. Dans un premier temps, nous sommes arrêtés au parc Beaubien, situé à 2 coins de rue, là nous avons observé les relations entre les plateaux sportifs et leur environnement. À l’instar de ces îlots de Rosemont, le bâtiment s’implante en conservant une importante marge de recul derrière les arbres afin de pouvoir aménager au-dessous de leur canopée, un lieu de médiation entre la rue et le programme. Un moment de transition où l’on peut s’arrêter, y poser sa bicyclette en attendant de rejoindre autre chose, un espace qui se poursuit en façade avec l’intégration de jardins communs.
Le bâtiment s’inscrit dans un effort qui cherche à minimiser son nombre de lignes, sans pour autant le faire disparaitre, l’amoindrir visuellement. Ainsi, tenter de renverser le rapport entre figure et fond, de faire du projet un arrière-plan au quartier et sa vie de quartier qui s’exprime devant lui. Une expression à cette échelle d’un programme qui se dépose sur un socle. Un rapport au sol qui s’exprime dans ses matériaux et textures, un certain rappel du roc, mais ponctué d’ouvertures qui sous-tendent son envergure. Une masse supportant la variété d’un programme complexe qui s’exprime sur un même thème d’enveloppe, mais sous de multiples variations. Un peu à l’image de ces quartiers en briques où chacune des façades est à la fois semblable, mais différente de la suivante. Bref, deux échelles de lecture, une première où le bâtiment répond au besoin du contexte urbain et une seconde où de fins détails, des insertions et des jeux de matériaux communiquent à l’échelle du passant.
À l’intérieur, à l’image des ruelles, des cours et jardins au contour changeant et informel qui contraste à l’image nette des façades. Ces espaces clos sont rythmés et texturés par la verticale des murs rideaux qui dénudent le bâtiment pour montrer ses entrailles, sa structure et ses dalles. Une peau transparente qui s’efface entre les programmes pour retrouver les relations tirées de notre expérience des parcs.
En collaboration avec Khalid Jerrar pour la section du centre culturel.
Lauréat du prix d’excellence UN Architecture quant à qualité de son projet d’atelier ainsi que du prix d’excellence SDK et associés pour l’excellence de la structure au regard des intentions architecturales.